#3 Éloge de la douceur

Le doux n’est pas niais ! Réhabilitons le doux !

J’ai facilement peur. Je n’ai jamais pu regarder des films d’horreur, qu’ils soient sur un versant gore ou un versant “simplement” angoissant. Je vis ces histoires trop intensément, et j’en ressors absolument terrifiée. Idem pour les histoires violentes.

J’ai pourtant fait des exceptions pour des séries comme Game of thrones qui a son lot de violence en tout genre. Parfois, portée par l’intensité de la série, je ferme les yeux (littéralement, je me bouche les oreilles aussi!), et ça passe. Ça ne reste jamais mon moment préféré de la série, clairement, mais je fais avec, parce que je suis prise au piège du “je veux savoir la suite” (le fameux piège qui fait que je suis super cliente de séries, même quand elles ne sont pas extraordinaires)

Plus le temps passe, plus je m’aperçois que j’ai de moins en moins de tolérance pour ce type de scènes, qui en vient même carrément à me gâcher le plaisir de regarder une série.

L’exemple le plus récent est celui de Peaky Blinders. 

J’ai découvert la série sur le tard, en 2020 je dirais, ce qui fait que j’ai pu bingé toutes les saisons d’un coup. Autant vous dire que j’ai beaucoup fermé les yeux tellement cette série est violente et sanglante. Mais tout le reste compensait : l’époque traitée, la photographie de cette série qui est juste magnifique, la bande son, et, ne nous le cachons pas : Cillian Murphy 🥵

Tu es magnifique Thomas, mais par pitié va voir un psy

Même si j’étais souvent mal à l’aise de la souffrance et des traumas vécus par cette petite bande de Birmingham, j’étais avec eux, je voulais connaitre la suite de leurs aventures. 

J’étais donc ravie de voir la dernière saison arriver il y a quelques mois.

Eeeeeeeetttttttt, je n’ai pas pu arriver jusqu’au bout du récap des saisons précédentes… C’était trop. Trop de violence, trop de sombre, trop de souffrance, trop de méchants trop méchants, trop de sang, trop de mort.

De la même manière, parmi les séries qui font partie de mes préférées, il y en a un certain nombre que je pense ne plus être “capable” ¹ de revoir : The Handmaid’s tale (j’ai nommé ma chatte June d’après cette série, c'est dire si elle a été importante pour moi), The OA (la première saison avec les scènes d’enfermement et d’expérimentation). Et tout dernièrement, je me suis demandé si j’allais continuer à regarder The boys (une série dont tu crois qu’elle va traiter de super-héros, mais où en fait tu t’aperçois qu’elle traite de la montée du fascime). Sans trop spoiler car la dernière saison est récente : un des personnages devient vraiment de plus en plus méchant, et je ne suis pas sûre de le supporter encore longtemps.

Là ou avant j’arrivais à percevoir la force des personnages qui luttent face aux épreuves, je ne perçois plus que la violence de leur environnement.

Qu’est-ce qui a changé ? 

Bah, le monde je pense 🤷‍♀️ 

Sans vous faire un inventaire qui va toutes et tous nous déprimer, je trouve que le monde réel est de plus en plus dur et violent, les nouvelles sont mauvaises d’où qu’elles viennent², et je n’ai aucune envie de retrouver les sensations d’angoisse et de mal-être que cela me procure lorsque je regarde des séries, ce qui est censé être un moment de détente.

Le monde est dur, on a besoin de douceur. Je n’ai plus envie d’aller chercher à éprouver des sensations fortes face à des scènes dérangeantes, violentes ou angoissantes. J’ai envie de douceur. D’histoires qui se terminent bien. De personnages qui explorent leurs émotions, qui se parlent.

J’ai davantage envie d’explorer la complexité humaine que de voir des dystopies qui semblent de plus en plus réalistes.

Et j’ai envie de rire aussi, tout simplement.

L’hiver dernier, j’ai regardé littéralement tous les films de Noël dispo sur Netflix. Je ne vais pas vous mentir, je n’en ai pas gardé un souvenir impérissable, mais je sais que sur le moment, c’était pile ce dont j’avais besoin. Je m’étais séparée quelques mois auparavant, j’avais d’autant plus besoin de douceur, de douillet, de réconfort, d’un film qui fasse l’effet d’un chamallow qui fond dans une tasse de chocolat chaud.

La douceur ne fait pas partie des attribus qui sont valorisés, sans doute vu comme trop “féminine”. Elle est souvent vue comme synonyme de mièvre, gnan-gnan, culcul la praloche. Elle est moquée, ridiculisée, et reléguée à “des trucs de bonne femme”. Oui, parce que finalement, y’a rien de bien dramatique à ce que moi, une meuf cis, aime la douceur. C’est ce qui est attendu de moi au final. Que j’aime les comédies romantiques et les comédies musicales et que mon mec³ aime les films d’action et de guerre.

Et bien, écoutez, comme dirait une philosophe du 21ème siècle⁴, je suis pas venue là pour souffrir, alors, j’assume, j’embrasse même mon besoin de douceur ! 

Alors pour faire honneur à la douceur, voici des séries douces que j’ai découvert récemment et que je vous recommande chaudement : 

Heartstopper : 

mes chouchous 

Heartstopper (dispo sur Netflix) est une série anglaise, tirée d’une BD du même nom d’Alice Oseman.

Elle raconte l’histoire de Charlie et Nick, 2 ados qui se retrouvent à côté en cours et qui vont tomber amoureux. Plein de thèmes importants sont abordés : le harcèlement, le coming out (et le coming in aussi), l’homosexualité, la bisexualité, la transidentité. Tout est traité avec beaucoup de justesse et de DOUCEUR ! 

Cette série c’est un bonbon.

Ted Lasso : 

Ted Lasso, c’est un coach de football américain qui accepte de venir coacher une équipe de foot en Angleterre. Oui, c’est incongru de traverser l’atlantique pour venir coacher un sport qu’on ne connait pas, mais on comprend bien vite pourquoi cela arrive, je ne vous en dit pas plus. 

Si on m’avait dit qu’une série qui parle de foot deviendrait une de mes séries préférées, je crois que j’aurais recraché mon eau comme Ted Lasso. On y suit le quotidien des membres de l’équipe et de l’encadrement, leurs galères, leurs histoires d’amour, leurs rivalités. Et, chose incroyable : les personnages se parlent, fouillent dans leurs émotions, parfois même vont voir une psy (???!!!!!!!), ils sont GENTILS. Alors, certes, y’a des intrigues, ça n’est pas Oui oui et la voiture rouge (ou jaune ? ), mais punaise c’est SAIN. Qu’est-ce que ça fait du bien !!!!

Bonbon bis ! 

(la série est dispo sur Apple TV)

Superstore : 

Amy & Jonah : chouchous 8000

Superstore c’est le quotidien d’employés de la grande distribution dans un supermarché qui s’appelle Cloud9. On y retrouve America Ferrara que je n’avais plus revue depuis Ugly Betty( tiens ça aussi c’est une série pleine de douceur!) et que j’adore. Là aussi, beaucoup de sujets sociaux sont abordés (le racisme, le fait d’être travailleur sans papier, l’absence de congé maternité et autres acquis sociaux aux États-Unis, le fait d’être obligé de travailler jusqu’à plus de 80 ans…), en plus des histoires entre les personnages (et croyez moi on ne s’ennuie pas !).

Les personnages sont un peu clichés, mais on leur pardonne, parce que le traitement est plutôt juste.

NDLR : après avoir parlé de ma recherche de GIF de Superstore sur Insta, “on” a insisté pour que je mette un GIF de Jonah mignon, je n’ai d’autre choix que de m’exécuter :

1. Comme si regarder une série était une épreuve, lol.

2. Oui, je cite du Stephan Eicher, comme ça

3. Je n’ai pas de mec, NDLR.

4. Meryem Croft